Vases communicants (Avril 2023)

Les derniers échanges dataient du mois de janvier. Mais l’idée reste la même. Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour. Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité.

Voici les échanges du mois d’avril 2023 :

Échange entre Milène Tournier et Myriam Oh

Sur les chemins de campagne, en plein hiver, dans le brouillard et le froid, les arbres aux branches nues grelotent dans un ciel bas, les bosquets d’arbustes qui tremblent à l’horizon, une route qu’on devine au loin, les champs de terre meuble figés par le froid, saupoudrés de neige par endroits et d’autres recouverts d’une étrange mousse d’un bleu phosphorescent qui ressemble à l’herbe lorsqu’elle est givrée. Des oiseaux dans le ciel en « nuées obscures et battantes et murmuration d’astres d’avoir vibré pour la même seconde. » Et tout ce qui se cache dans les images de Myriam Oh que le texte de Milène Tournier vient débusquer à rebours dans l’inventaire de son poème. « Il y avait les arbres, buissons pelés, nus, sans hâte et sachant bien, l’été reviendrait si les couleurs pour l’instant se disputaient les quelques bosquets à leurs pieds. »

Il y avait ces havres
Images : Myriam Oh – Texte et voix : Milène Tournier

Il y avait ces havres
Images : Myriam Oh – Texte et voix : Milène Tournier

Dans les rues de Paris, les silhouettes des passants traversent la ville. On ne sait pas où ils vont, on les suit curieux quelques mètres en retrait. Il y a des gens qui jouent au football sur le balcon de leur immeuble. Il y a des fanfares improvisées, des violoncelles qu’on porte sur son dos comme un fardeau. La musique flotte dans l’air du soir, mais pas toujours là où on l’espère. Il y a des vélos qui roulent à la même allure, côte à côte ils ne font plus qu’un. La nuit tombe, on passe de la marche au déplacement mécanique. Un long travelling sur rue dont les vues se font écho les unes aux autres, « d’enseignes lumineuses en devantures réfléchies, il n’y a rien à faire que… passer. » On se laisse donc transporter au rythme de ces plans de Milène Tournier, en se glissant dans le texte de Myriam Oh, sa voix qui nous accompagne et nous rassure. On peut prendre notre temps. Voilà tout est là. « La magie, c’est en la cherchant qu’on la perd. » Ici, on la saisit au passage, comme une chance.

Passer
Images : Milène Tournier – Texte et voix : Myriam Oh

Passer
Images : Milène Tournier – Texte et voix : Myriam Oh

Si vous êtes tentés par l’aventure des vases communicants vidéo, faîtes le savoir sur le mur du groupe pour que les autres correspondances vidéos puissent être relayées sur le site Litteratube. La playlist #vasescommunicants sur la chaîne YouTube permet d’ajouter ces échanges mensuels pour mieux les retrouver et les visionner.

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